Tardes de soledad : discussion avec emmanuel burdeau

Nous aurons le plaisir d’accueillir le critique de cinéma Emmanuel Burdeau et de discuter autour du film.
TARDES DE SOLEDAD
De Albert Serra. Espagne, France, Portugal. 2024. 2h05.

Tardes de soledad suit le toréro péruvien Andrés Roca Rey pendant plusieurs jours de fête, depuis le moment où il enfile son habit de lumière jusqu’à la fin de la corrida, sans éluder la question de la mort des taureaux, largement filmée. Le film, superbe à bien des égards est avant tout un film d’art qui selon les mots du réalisateur «n’est pas au service d’une cause ou de quoi que ce soit » mais « au service du cinéma ». On verra d’ailleurs que Tardes de soledad n’est pas sans rapport avec les films précédents du cinéaste catalan qui poursuit son catalogue d’hommes héroïques et insulaires, grands solitaires paniquant de voir le pouvoir leur glisser entre les mains (Pacifiction, La Mort de Louis XIV, L’Histoire de ma mort). La fascination et la répulsion que Serra éprouve simultanément pour les figures de pouvoir s’exprime ici par la permanence du sang sur les parures moirées faites de précieuses dentelles et délicats sequins.