Cette fresque de 3 h 34, avec Adrien Brody dans le rôle de l’architecte Laszlo Toth, est d’ores et déjà comparée aux grands chefs-d’œuvre des années 1970, comme « Le Parrain » de Coppola.
« Un des plus beaux films de notre époque », selon Screen International. « Un quasi-chef-d’œuvre qui transcende le cinéma moderne » renchérit DiscussingFilm. Pour The Hollywood Reporter, The Brutalist « n’est pas un classique en devenir, mais un classique déjà installé ».
la presse internationale encense The Brutalist, présenté en compétition à la Mostra de Venise, où il a décroché le lion d’argent de la meilleure réalisation. À l’issue de la projection, le public du deuxième festival de cinéma le plus influent au monde s’est levé, estomaqué, pour une standing ovation de plus de 12 minutes.
Sur les réseaux sociaux, où l’on crie déjà aussi au chef-d’œuvre, le buzz est monumental. Dans la foulée de Venise, au Festival international du film de Toronto (Tiff), rebelote. Le long-métrage de Brady Corbet a vu s’abattre sur lui un crépitement d’applaudissements non-stop et une pluie d’éloges. Pour nos confrères de Première, c’est « une œuvre béhémoth qui ne ressemble à rien de ce qu’on a vu jusqu’ici ».
Tout au long de cette fresque de 3 h 35, le cinéaste plonge dans trente ans de la vie de Laszlo Toth, un architecte juif d’origine hongroise rescapé de la Shoah, qui émigre aux États-Unis avec sa femme Erzsébet (Felicity Jones), en 1947. Ils pensent enfin vivre le rêve américain lorsqu’un mystérieux client, incarné par Guy Pearce, demande à Laszlo de concevoir un grand monument moderniste et de contribuer à façonner le paysage de l’Amérique moderne.
Mais le couple se confronte à tout ce qui pourrit les États-Unis des années 1950 : montée d’un antisémitisme très prononcé, libéralisme à outrance et sauvagerie omniprésente. Selon le coproducteur Protagonist Pictures, l’ambition du film est de « raconter la vision sans compromis d’un artiste et la reconstruction d’une nation ».
En auscultant les travers de l’Amérique, Brady Corbet convoque les plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire de Hollywood. De Citizen Kane à Il était une fois en Amérique, en passant par les plus récents There Will be Blood ou La Zone d’intérêt, The Brutalist matérialise une mythologie qui le dépasserait presque. Le Point n’a pu encore le découvrir mais c’est visiblement un projet d’une ambition folle, qui a évoqué aux festivaliers la démesure d’un jeune Américain dans les années 1970 : un certain réalisateur italo-américain, fringant trentenaire dans les années 1970 (Brady Corbet a quant à lui 36 ans), parti pour pulvériser les conventions du genre au sein du système hollywoodien… Francis Ford Coppola bien sûr. À Venise, comme à Toronto, les spectateurs de The Brutalist ont comparé l’expérience à la première découverte du Parrain qui venait de changer à jamais le visage du cinéma américain. Rien que ça !
Réalisateur de deux longs-métrages jamais distribués en France, Brady Corbet accède subitement à la gloire, lui qui est jusqu’ici surtout connu en tant qu’acteur, chez des cinéastes tels que Gregg Araki (Mysterious Skin), Lars von Trier (Melancholia), ou la Française Mia Hansen-Love (Eden). Avec The Brutalist, il est donc enfin remarqué dans le monde entier en changeant de métier au générique. « Si vous devez voir un seul film follement ambitieux et allégorique sur un architecte légendaire dont le rêve est de concevoir des structures qui forgeront l’avenir, allez voir The Brutalist […] Megalopolis est un film qui se brise en mille morceaux scintillants. Avec The Brutalist, Brady Corbet réussit tout l’inverse », affirme Variety.