7 films du grand Otto à redécouvrir et deux soirées spéciales à ne pas manquer !
Otto Preminger est un maître du cinéma hollywoodien venu d’Europe, comme Alfred Hitchcock ou Fritz Lang, dont il faut revoir sans cesse les films et, pour certains, les redécouvrir. Car Preminger est à la fois un grand auteur populaire (nombre de ses films furent de très grands succès commerciaux au moment de leurs sorties et demeurent des classiques intemporels) et un cinéaste pour « happy fews », l’exemple type du cinéaste pour cinéphiles, celui dont les titres des films – ou plutôt de leurs souvenirs, plus ou moins lointains, plus ou moins exacts, se murmurent entre deux séances des cinémathèques du monde entier.
Présentation du cycle et introduction au film par Emmanuel Burdeau, critique et écrivain de cinéma.
Projection de LE CARDINAL
(1963, 2h56, vost)
Projection de TEMPÊTE À WASHINGTON
suivie d’une discussion avec Emmanuel Burdeau, critique et écrivain de cinéma.
Projection de TEMPÊTE À WASHINGTON
(1962, 2h19, vost)
L’architecte Don Gresham rencontre Patty O’Neill, une jeune actrice exubérante en haut de l’Empire State Building. Sous le charme, il l’invite à dîner chez lui et elle lui propose de cuisiner. L’arrivée de l’ex-fiancée de Don, Cynthia, accompagnée de son père David, ainsi que du propre père de Patty, ne trouble en rien la folle ingénue. Ils acceptent son invitation a diner…
Avec Hardy Krüger, Johannes Heesters, Johanna Matz.
Version allemande, tournée en simultané de l’originale, mais avec une distribution germanophone, de La Lune était bleue.
Après une cure de désintoxication, Frankie Machine retrouve son quartier et tente de devenir batteur de jazz. Coup de tonnerre à Hollywood : bravant le Code Hays, L’Homme au bras d’or est le premier film à évoquer l’enfer de la drogue, avec un réalisme violent. Preminger rue dans les brancards contre la censure, démissionne de l’Association des Producteurs, et revendique son indépendance. La partition jazz d’Elmer Bernstein est sublime, Frank Sinatra, au jeu instinctif, est à son sommet, bouleversant.
Une transposition très littérale de la pièce de George Bernard Shaw, un film mal aimé de Preminger, où se confirme pourtant son génie dans l’appréhension de la psychologie féminine. Le premier rôle de Jean Seberg, qui succède à Renée Falconetti et Ingrid Bergman, et connaît un tournage douloureux.
Malade, le Président des États-Unis souhaite confier la Défense à un homme qui assurerait la continuité de sa politique étrangère, mais cette nomination est soumise au vote du Sénat. Chantages, faux témoignages, ambitions et vies brisées : Preminger s’invite dans les coulisses des institutions américaines. Pointant les extrémismes en tout genre, c’est le système dans son entier, ses rouages pernicieux qu’il met en lumière. L’œil lucide, le cinéaste dissémine ça et là quelques touches de cynisme bien senties, et met sa technique au service de l’histoire.
Pendant la première moitié du XXe siècle, l’ascension d’un prêtre catholique américain pris dans la tourmente de l’Histoire. À travers le portrait psychologique d’un homme déchiré entre la foi, l’ambition et le doute, Preminger réalise une fresque monumentale, qui alterne séquences spectaculaires et scènes plus intimes. Le casting international fait la part belle à une Romy Schneider particulièrement émouvante. Statut de la femme, sexualité, ségrégation raciale, nazisme : Le Cardinal n’explore pas seulement les dessous de l’Église, mais décortique avec l’esprit mordant propre à Preminger les grands sujets de société et les mécanismes du pouvoir.
Un haut fonctionnaire des services britanniques se retrouve sous surveillance, piégé par un système déshumanisé. Adapté d’un roman de Graham Greene, The Human Factor a la beauté mortifère des plus grandes œuvres du cinéaste. Un film d’espionnage intimiste, au plan final symbolique : Otto Preminger a raccroché…