FESTIVAL LUNA

Filmer ces vies et ces mondes que la civilisation détruit au fil du progrès. Les frontières entre cinéma militant et cinéma animalier deviennent alors parfois poreuses, tout comme celles entre les filmeur·euses et les filmé·es, ou entre les spectateur·ices et les acteur·ices.

C’est dans cette volonté de porosité, d’échanges et de partages cinéphiles et militants que se place la proposition du Festival LuNa. De la ZAD aux Lentillères, de l’A69 à Bure… en passant par le monde des insectes, ceux des oiseaux et des grands mammifères, 9 films et autant de rencontres et de discussions vous sont proposé·es – à prix libre.

Programme complet (incluant les autres leiux du festival) ici :

Festival LuNa

Festival co-organisé par :

Vendredi 5 septembre 2025

Cinéma Eldorado

19h30 • Apéritif d’ouverture
20h30 • Avant-première : Le Vivant qui se défend

de Vincent Verzat (Partager c’est Sympa) · 2025 · 1h30

Séance précédée d’une introduction vidéo exclusive par le réalisateur et suivie d’une discussion animée par la LPO-BFC et les Amis de la Terre – Côte d’Or.

Vincent Verzat filme les mobilisations écologiques depuis 10 ans sur la chaîne YouTube Partager c’est Sympa (310k abonné·es). Partant d’un récit personnel et sensible, le film “Le Vivant qui se défend” retrace son cheminement entre militantisme et naturalisme, sa recherche d’un équilibre entre combat et contemplation, traçant un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient. Des luttes forestières du plateau des Millevaches à la tanière d’une famille de blaireaux, en passant par les méga bassines du Poitou, les cerfs du Vercors et l’autoroute A69, “Le Vivant qui se défend” fait le lien entre les animaux sauvages et les luttes qui sont menées partout en France contre la destruction de leurs habitats. Le film trace un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient.

https://partagercestsympa.com/


Samedi 6 septembre 2025

Cinéma Eldorado

10h • Petit-déjeuner
Au choix ce matin, 2 séances en parallèle :
10h30 • Le Territoire des autres

de François Bel, Gérard Vienne, Michel Fano, Jacqueline Lecompte · 1970 · 1h32

précédé de la lecture d’un texte de Michel Fano

Sept ans de prises de vue sur les animaux sauvages d’Europe pour que le spectateur devienne le témoin furtif d’une vie inconnue. L’humain, ennemi héréditaire, a dû chaque fois guetter, scruter, attendre. Extraordinaire réussite de patience et de talent, ce film est plus qu’un documentaire, c’est un plaisir des yeux à l’état pur. De la poésie à l’intensité dramatique, le monde animal s’offre à nous dans sa dignité naturelle. Le Territoire des autres est le premier long-métrage en 35mm sur la faune sauvage en Europe. Par son originalité, il a marqué l’histoire des films sur la nature et le monde animal. « Tout le monde à l’époque allait photographier, filmer des girafes et des éléphants dans les réserves africaines. Nous avons voulu montrer qu’il suffisait d’aller aux environs de Séville, en Hollande, ou en Islande pour découvrir un autre univers. » « Le Territoire des autres est un trésor qui doit être chéri par les générations de cinéphiles à venir comme par ceux de la génération d’aujourd’hui qui retrouve en lui son expression propre. Tous ceux qui le verront seront touchés et y trouveront la présence d’une magie. » (Orson Welles)

https://fondationfrancoisbel.fr/francois-bel-film-animalier-le-territoire-des-autres.html

10h30 • Séance enfants : Microcomos, le peuple de l’herbe

de Claude Nuridsany & Marie Pérennou · 1996 · 1h20

en compagnie d’une naturaliste

Dans un petit coin de campagne, le soleil se lève et le monde à la fois immense et minuscule des insectes se réveille et s’anime sous nos yeux. A sa sortie en salle en 1996, Microcosmos, le peuple de l’herbe fut l’un des plus grands succès (autant critique que public) jamais connus pour un documentaire animalier. Encore aujourd’hui, il continue d’émerveiller nos regards, en nous faisant découvrir la vie secrète des insectes qui peuplent notre terre. Mais si la caméra glisse vers l’infiniment petit, c’est pour mieux tendre vers l’infiniment grand. En effet, les insectes, filmés en très gros plans, deviennent des créatures gigantesques qui grimpent sur un brin d’herbe comme on grimpe à un arbre. Un caillou se transforme en rocher pour un scarabée, et une simple goutte de pluie provoque un cataclysme. Un petit coin de campagne abrite ainsi un immense royaume et tout un peuple. Microcosmos nous montre le cycle de la nature et de la vie, avec son lot de surprises et d’émerveillement, entre dualité et harmonie. Le film commence avec le lever du soleil et se termine au coucher. Une journée entière s’est écoulée, mais le spectateur n’a pas vu le temps passer, ébloui par toutes les merveilles qui viennent de se produire sous ses yeux.

https://galateefilms.com/film/microcosmos/

12h • Brunch
13h • Plat de résistance suivi de La Terre des vertus

Plat de résistance de Marie Royer & Zinia Scorier · 2024 · 12′

en présence des réalisatrices

Au travers d’enregistrements audio pris sur le terrain et d’images animées poétiques, le film dresse le portrait d’activistes qui utilisent l’alimentation comme outil dans leur lutte anticonsumériste. Les luttes des Jardins de l’Engrenage et du Quartier Libre des Lentillères à Dijon fournissent la base de ce film joyeux à l’esthétique finement travaillée.

https://zorobabel.be/films/auteurs/plat-de-resistance

La Terre des Vertus de Vincent Lapize · 2025 · 1h32

en présence du réalisateur et suivie d’une discussion avec des membres des collectifs en lutte à la JAD d’Aubervilliers, aux Jardins de Vaîtes, et à Dijon

Les Jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers font face aux aménagements liés aux JO2024 et à la pression foncière. Quand les tractopelles du Grand Paris menacent, la résistance s’organise, les expérimentations citoyennes fleurissent. Film impressionniste et politique, La Terre des Vertus conte les défis et les espérances de ce jardin-monde. « La Terre des Vertus est un conte documentaire, qui tente, par l’intime, de dire le politique. La défense des Jardins d’Aubervilliers, prévisiblement déséquilibrée dans ses rapports de forces, ne débouche pas sur le constat, réducteur, de la victoire ou de la défaite. L’issue du combat est certes un enjeu, mais elle n’est pas le cœur de ce documentaire. Ce qui me trouble et me passionne, c’est la constitution d’une conscience politique collective, fragile et disparate. Plutôt le voyage de la pensée résistante et utopiste que l’impasse du résultat compétitif. » V. Lapize

https://www.apertedevuefilm.fr/2022/02/11/larchipel-des-refuges-vincent-lapize/

15h30 • Crêpes
16h • Avant-première : Forêt rouge

de Laurie Lassalle · 2025 · 1h44

en présence de la réalisatrice et de participant·es au film

Au fil des saisons et des bouleversements que la Z.A.D. de Notre-Dame-des-Landes traverse depuis l’abandon du projet d’aéroport, la forêt se transforme en territoire de lutte, champ de bataille, refuge pour le futur. Laboratoire de vie, c’est une terre de métamorphoses où les idéaux des habitant.e.s se confrontent à la répression de l’État.
La réalisatrice, en immersion avec celles et ceux qui continuent d’habiter et d’occuper la forêt, livre une vision poétique de ce foyer de contestation sociale et culturelle qui ouvre l’horizon de nouveaux fronts.

https://www.oeilsauvage.com/foret-rouge

 


Dimanche 7 septembre 2025

Cinéma Eldorado

10h • Petit-déjeuner
11h • Projections 16mm :
absences suivi de Une île et une nuit

absences de ∅ · 2018 · 5′

en présence d’un membre du collectif

absence ab.sãs féminin 1) Le fait d’être absent. 2) Défaut de présence à  une réunion, à  une assignation, à  un appel. 3) (Psychologie) Arrêt momentané de la conscience, symptôme de l’épilepsie. 4) (Pluriel) Film réalisé à Bure, en Meuse, à  propos d’un projet d’enfouissement des déchets nucléaires.

https://www.filmlabs.org/filmworks/absences/

Une île et une nuit des Pirates des Lentillères · 2023 · 1h40

en présence de membres du collectif

Autour du feu, voyageurs et pirates se racontent leurs souvenirs, leurs rêves, leurs batailles. D’une langue à l’autre, de récit en récit se font entendre le grondement de la tempête et le bruissement des feuilles, les sirènes menaçantes et les danses endiablées, le choc des sabres et le chant des oiseaux. Jusqu’à l’aube se dessinent mille et un chemins de cette île imaginaire mais pourtant bien réelle.
Une île et une nuit est un film de fiction réalisé collectivement entre 2021 et 2023 par les habitant-es et usagèr-es du Quartier Libre des Lentillères, lieu autogéré et en lutte contre un projet immobilier menaçant les dernières terres maraîchères de la ville de Dijon.